vendredi 23 septembre 2011

"Le temps des habitants n'est pas celui de la ville"

Le contraste est frappant : sur la dalle Kennedy, des centaines de personnes dansent, applaudissent, chantent. C'est la fête, le "buffet interculturel" fait le plein, les pétards pleuvent (un sport national dans le quartier, visiblement !) A la maison de quartier, l'ambiance est nettement plus relax. Autour du maire et d'une bonne dizaine d'invités (sociologue, représentants de la Ville de Rennes, de la société Territoires et Développement, de l’Université Rennes 2, du FRAC...), quelques spectateurs assistent à un débat instructif et courtois sur l'avenir du quartier. Une soirée, deux ambiances...

La passion qui s'est déchaînée jeudi soir est clairement retombée. On peut en déduire deux chose : d'une, les habitants n'ont pas de griefs majeurs, la vie suit son cours. Ou bien, plus vraisemblablement, la politique urbaine ne déplace pas les foules, un vendredi soir à l'heure de la soupe.

On a parlé de beaucoup de choses, pourtant : l'histoire de Villejean et de sa rénovation, les travaux à Beauregard, les atouts et les faiblesses d'un quartier à deux facettes. Car le coeur des discussions, c'est bien la double identité du "quartier 10", son matricule administratif. "Beauregard a atteint une taille et une maturité qui en font un quartier à part entière, estime François André, élu du quartier. Il y a des différences sociologiques avec Villejean, une avenue (Charles Tillon, ndr) qui partage les deux entités, des problématiques urbaines distinctes. Faut-il un conseil de quartier spécifique à Beauregard ? Le principe sera proposé." C'est l'info du soir : Beauregard, à force de grandir, s'émancipe de la tutelle du "vieux" Villejean.

Gilbert Gaultier, Paule Renard (Vivre à Beauregard), Daniel Delaveau et François André. 

Pour l'architecte urbaniste qui a conçu Beauregard au début des années 90, "il y a encore beaucoup de liens à tisser. Le secteur de la Harpe est un no man's land. Mais le temps de l'urbanisme est très long..." Trop long, estiment certains habitants de Beauregard. "L'école est trop petite, il manque un équipement de quartier, des services ! Les jeunes s'ennuient et le soir, c'est morne plaine", confie une riveraine. Paule Renard, présidente de l'association Vivre à Beauregard : "Le temps des habitants n'est pas celui de la ville. Au début, on ne savait pas ce qu'était un quartier neuf, qui ne partait de rien. Il nous a fallu nous battre pour faire reconnaître des erreurs sur le plan architectural." Elle cite, par exemple, un manque de jeux pour enfants, des "îlots paysagers" gérés différemment selon les copropriétés, etc. "Maintenant on a des espaces dont on est fiers". 


Beauregard avait donc un côté laboratoire ? Pour le maire, "c'est la magie de la ville. On donne les grandes orientations sur la mixité, les voies de circulation, mais après il y a toujours des chemins de traverses qui se font." 

Cédric Rousseau

Et pour finir, quelques images de la dalle Kennedy aux allures de kermesse :









Merci à Hervé Duval, l'homme aux moult talents cachés, pour ces quelques images...




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